music: Cat Power, Aretha, sing this one for me
Il y a un groupe Photo , « Photographers at Work », que j’aime bien visiter de temps à autre sur Facebook.
Ce thème est pour moi source de détente et de plaisir, d’étonnement et me renvoie invariablement aux jeux d’enfant, aux poupées russes ou à l’expression de la fable « tel est pris qui croyait prendre ». Une petite bouffée d’humour. Je m’y prête toujours avec une certaine malice.
L’idiome anglais me plait bien aussi: « to be beaten at one’s own game ». (être battu à son propre jeu)
Ce procédé a un nom en littérature, en peinture et également au cinéma: Il s’agit de la mise en abyme. L’exemple le plus célèbre en est « La Nuit Américaine » de François Truffaut ou le portrait de Norman Rockwell.* Il permet de faire une pause et d’enclencher une réflexion nécessaire sur l’acte même de créer.
Mais l’avènement des Iphones et autres tablettes augmenté de son corollaire le Selfie** -à l’aide quelquefois d’un bras télescopique -va, si ce n’est déjà fait, sans aucun doute précipiter ce désir de surprendre ses congénères photographes dans une autre dimension. Nous aurons donc tout loisir de les observer voire de les immortaliser. D’ailleurs, beaucoup de photographes publient des photos de personnes tenant à la main portables et les réseaux sociaux sont le paradis des selfies.
Nous allons donc vers une multiplication de ce genre de photos avec le risque d’ennuyer les gens, de banaliser l’exercice de style jusqu’à provoquer « l’overdose ».
Chacun sait que c’est la rareté qui fait le prix des choses, donc à consommer modérément!
** à ne pas confondre avec l’autoportrait, exercice auquel se sont soumis de grands photographes (Ronis, Boubat, HCB…)