la photo du mois de Février

kids and dog à Obon
Kids and Dog at Obon feast, Cal 2015

 

 

 

 

 

music: Anouar Brahem, the astounding eyes of Rita

Les photographes citent volontiers l’influence d’autres photographes, histoire d’inscrire une sorte de filiation dans leur travail, rarement celle de créateurs d’autres disciplines artistiques…

Pourtant parfois, d’autres artistes  dans d’autres domaines ont marqué votre sensibilité de manière discrète  voire  indélébile et il parait nécessaire de leur rendre un petit hommage, non qu’ils aient besoin de vous, car leur réputation n’est plus à faire, mais juste pour éclairer ce petit bout de territoire secret de votre mémoire qui affleure malgré tout dans certaines photographies.

D’ailleurs, à ce propos, un ami m’a fait remarqué dans une des images proposées sur « lire à Tout Prix » , que l’homme qui lisait, avait la pose typique d’un personnage de Sempé, un de mes illustrateurs préférés avec cette façon de croquer le quotidien si particulière et si touchante.

Dans ma photo du mois de février publiée ici, je pense immanquablement  à cet autre artiste, américain cette fois ci,  que j’apprécie particulièrement: Norman Rockwell qui a évoqué dans ses illustrations une Amérique insouciante et idéale, en surface du moins, qui m’émeut toujours et me touche particulièrement.  Car pour moi, si une image est toujours polysémique, elle doit cependant laisser entrevoir la pensée profonde de son auteur. Il était, à mon humble avis, extrêmement humaniste, et ses images en disent bien plus que ce qu’elles ne laissent à penser. Etre artiste est déjà un engagement me semble-t-il, dans la mesure où, à travers ses œuvres un Artiste questionne sans cesse le monde et la société qui l’entourent!

Les gens de ma génération ont été « biberonnés » à la BD, aux dessins d’illustration de Cabu à Sempé en passant par Reiser, Brétecher et bien d’autres, aux revues Charlie Hebdo et canard enchaîné. Il va donc de soi que pour nous,  il existe de multiples façons de s’interroger et de poser un regard critique ou pas sur ce qui nous environne. Tout est affaire de communauté de pensée, de vibrations, de filiation! Pour le reste, ce qui est de la perception, ce sont les battements du cœur et les yeux qui font la différence!

Evidemment, il faudrait y rajouter les influences du cinéma, de la peinture, de la littérature! Ce sera l’objet d’une autre photo du mois à venir… peut être.